Durant les années 1870, le gouvernement du Canada a engagé sous contrat les églises catholique, anglicane, unie et presbytériens pour établir et exploiter des pensionnats pour les enfants autochtones (Premières nations, Inuits et Métis). Le but du système des «pensionnats indiens» était d'éduquer, d'assimiler et d'intégrer les peuples autochtones dans la société canadienne. Une loi fédérale sanctionnée en 1920 obligea tout enfant autochtone à assister à l’école. Le gouvernement fédéral et les églises ont exploité 132 pensionnats à travers le Canada dont plus de soixante-dix pour cent furent exploités par des organismes catholiques. Les églises ont cessé d’exploiter les pensionnats en 1984. Plus de 150 000 enfants—certains aussi jeunes que quatre ans—ont fréquenté les pensionnats. Environ 80 000 survivants des pensionnats sont en vie aujourd'hui.
Beaucoup d'enfants autochtones ont été enlevés de force de leurs maisons et séparés de leurs familles par de longues distances. Même ceux qui ont fréquenté les pensionnats près de leurs communautés étaient souvent interdits de voir leurs familles en dehors des visites occasionnelles. De nombreuses écoles ont interdit les étudiants de parler leur langue ou de pratiquer leur culture, et ils ont souvent été punis pour cela. En raison d’un financement inadéquat, de nombreux étudiants ont été forcés de faire un travail manuel et mangeaient des aliments de mauvaise qualité.
Un grand nombre de survivants des pensionnats ont signalé des agressions psychologiques, physiques et sexuelles. Des peines sévères, la surpopulation, la maladie et une variété de sévices étaient communs. Des milliers d'enfants sont morts dans les pensionnats. Les abus et même la simple séparation prématurée de la famille ont provoqué le syndrome de stress post-traumatique, la difficulté pour les survivants à s’engager socialement et tout genre de désordres psychologiques qui ont été transmis de génération en génération. La toxicomanie, la violence, la criminalité, les enlèvements d'enfants, la maladie et le suicide sont devenus fréquents dans les communautés touchées. Beaucoup d'enfants ont également perdu leur langue et leurs pratiques culturelles traditionnelles.
En 2007, le gouvernement du Canada a mis en œuvre le Règlement relatif aux pensionnats. Le règlement a créé la Commission vérité et réconciliation (CVR) et plusieurs initiatives de guérison.
Le mandat de la CVR est d'informer tous les Canadiens sur ce qui s’est passé dans les pensionnats. La CVR a documenté les témoignages de survivants, de leurs familles, des communautés et de toutes personnes touchées par l'expérience des pensionnats. Le TRC s’efforce de guider et d’inspirer les Premières nations, les Inuits et les Métis et tous les Canadiens dans un processus de vérité et de guérison menant vers la réconciliation et le renouvellement des relations fondées sur la compréhension et le respect mutuels.
De 2009 à 2014, la CVR a rassemblé les déclarations de 6 500 survivants dans plus de 300 communautés. Le rapport d’un million de pages sera dévoilé au cours de plusieurs événements commémoratifs à Ottawa visant à promouvoir la réconciliation et la guérison du 31 mai au 3 juin 2015.
Plusieurs des 48 organismes catholiques qui ont exploité les pensionnats ont présenté des expressions de réconciliation depuis 1991. L'Église continue à soutenir et à prier pour le processus de réconciliation et de guérison. Nous vous invitons à y participer par vos prières et votre présence.