Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC)
La Conférence des évêques catholiques du Canada se réunit en Assemblée plénière cette semaine du 24 au 28 septembre, à Cornwall.
Depuis mon ordination épiscopale en 1995, ce fut toujours une grande joie pour moi de pouvoir rencontrer mes confrères lors de ces assemblées, y compris ceux des Églises orientales – chaldéenne, maronite, syriaque, syrienne-malabare, et ukrainienne – des successeurs des apôtres que nous appelons des ‘éparques’. Ceux-ci contribuent beaucoup à mieux nous faire voir et saisir la grandeur de la mission et les défis que doit relever l’Église à travers le monde.
Même si au cours de ces assemblées nous devons nous pencher sur plusieurs rapports, traiter de plusieurs questions, et prendre un bon nombre de décisions financières, il y a toujours de la place pour la chaleur humaine : rencontres personnelles; conversations sur une variété de sujets plus légers non inscrits à l’ordre du jour; et quelques occasions de bonne camaraderie. Lundi, le nonce apostolique, le représentant personnel du Pape au Canada, nous adressera la parole; une réception suivra, ainsi qu’un dîner en son honneur.
Deux moments forts de la première journée : l’accueil des nouveaux évêques, ceux qui ont été nommés depuis la dernière Assemblée; et l’écoute des collègues qui viendront nous parler des documents qu’ils ont publiés dans la dernière année.
Cette année, l'Assemblée plénière marquera le début du 75e anniversaire de la CECC. Fondée en 1943, celle-ci porta d’abord le nom de Conférence catholique canadienne. Elle fut créée afin de répondre aux besoins de l’Église canadienne. Auparavant, les évêques se réunissaient assez régulièrement depuis plusieurs années, mais vint un temps où ils sentirent le besoin de formaliser leurs rencontres.
En tant que pasteurs responsables de veiller au bien de la partie du peuple de Dieu qui leur a été confiée, les évêques sentirent le besoin de faire appel à toutes les ressources disponibles en leur temps afin d’être en mesure de relever les nouveaux défis qui se présentaient devant eux. Certains des changements survenus en société posaient de nouveaux défis pastoraux. Par exemple, comment l’Église pouvait-elle mieux préparer les couples au mariage? Comment alléger les effets sur la vie de famille de la Seconde guerre mondiale ou lorsque le seul gagnepain de la famille devait se séparer de sa famille pour de longues périodes de temps pour aller chercher du travail? Comment transmettre la foi en telles circonstances?
Et il y eut d’autres questions d’ordre liturgiques. Comment rendre les célébrations dominicales plus vivantes, comment favoriser une participation active des laïcs à la messe et dans les autres célébrations en Église? Les évêques espéraient se rapprocher du peuple et lui apporter l’espérance de l’Évangile.
Les temps ont bien changé dans ce dernier trois quarts de siècle. Il y a toujours de nouveaux défis. Par exemple, cette année, nous examinerons comment nous pouvons davantage coopérer avec les autres Églises chrétiennes dans des projets communs; ouvrir le dialogue avec les membres des autres religions ou même les personnes qui n’en n’ont pas. Et il y a toujours des questions morales ou éthiques qui se présentent à nous. L’Église a un rôle à jouer dans la promotion des soins à donner aux personnes âgées et aux mourants. Les leaders de nos divers gouvernements doivent se rendre compte de l’importance de rendre les soins palliatifs disponibles à tous et à toutes et de reconnaître la liberté de conscience des hôpitaux et des médecins catholiques qui n’entendent pas céder aux pressions de ceux et celles qui cherchent à les amener à pratiquer l’euthanasie et le suicide assisté. Une autre question importante a trait aux suites que nous devons donner aux travaux de Commission de Vérité et Réconciliation sur les questions autochtones pour en arriver à une plus grande réconciliation et guérison. Notre désir le plus ardent à nous les évêques est de travailler tous ensemble et faire tous les efforts nécessaires afin de donner à tous et toutes le meilleur leadership pastoral que nous pouvons.
Notre intention était de célébrer ce 75e anniversaire dans la joie. Cette joie existe toujours, mais les récents scandales, les récentes révélations au sujet d’abus sexuels aux États-Unis et ailleurs sont venus tempérer notre enthousiasme. Les évêques canadiens chercheront plutôt à parfaire leurs politiques et directives de manière à assurer la sécurité de tous et toutes, et surtout des enfants et des personnes vulnérables. Le document en préparation intitulé « La protection des personnes mineures contre les abus sexuels “viendra mettre à jour le document précédent qui portait le titre De la souffrance à l’espérance, publié en 1992. Les évêques s’engageront à coopérer avec toute enquête en cours visant à les rendre imputables pour leurs actions fautives ou leur négligence à bien traiter les cas d’abus.
Ce que cela veut dire que le rôle et la responsabilité des évêques dans ces questions doivent être examinés. Les laïcs ont un rôle à jouer : celui d’éveiller notre conscience, notre solidarité et notre engagement en faveur d’une culture de la protection tout en appuyant leurs évêques… une tâche à la fois humiliante mais combien nécessaire si nous voulons maintenir la confiance dans le leadership de l’Église catholique au Canada.