De nos jours, l’Église catholique fait face à certains bouleversements et à des divisions un peu partout à travers le monde. Le pape François dit que cela n’a vraiment rien de surprenant puisque c’est le rôle de Satan de diviser les gens et de causer de la confusion. De fait, le mot « diable » tire son origine du mot grec « diabolos » – celui qui divise. En plus des faiblesses et des péchés des humains qui contribuent eux aussi à provoquer de la division dans l’Église, le pape François évoque l’existence d’un combat cosmique entre les forces du bien et du mal qui vient semer de la confusion parmi les individus en notre temps. Afin de contrer les forces du mal, le Saint Père nous propose d’avoir recours à certains remèdes d’ordre spirituel.
Dans les moments difficiles, l’exercice pénitentiel de la prière et du jeûne compte parmi les meilleurs remèdes que nous puissions adopter. Une autre démarche consiste à chercher réparation pour les péchés commis contre les commandements de Dieu et la dignité de la personne humaine en s’adonnant à la prière silencieuse, à l’adoration, et en nous mettant au service des autres. Le pape François a personnellement demandé à tous les catholiques de réciter quotidiennement le Rosaire en ce mois d’octobre – une série de prières adressées à Dieu le Père et à la Vierge Marie, entrecoupées de méditations sur les mystères de la vie du Christ et de sa Mère.
Le pape François invite les fidèles à conclure le Rosaire avec une des plus anciennes invocations à la Sainte Mère de Dieu, le Sub Tuum Praesidium et avec la prière traditionnelle à l’archange saint Michel. Dans la Bible, saint Michel apparaît souvent comme le chef des armées célestes qui triomphe sur les forces du mal grâce à l’aide de Dieu. Cette grande bataille contre les forces du mal, dépeinte sous la forme d’un méchant Dragon dans le livre de Daniel (10, 13-21; 12,1) et le livre de l’Apocalypse (12, 7-9), concerne le peuple de Dieu qui, sur cette terre, participe pleinement à ce combat.
Le Saint Père demande à tous les fidèles, à travers le monde, de prier la bienheureuse Mère de Dieu de placer l’Église sous son manteau afin de la protéger des attaques du démon, « le grand adversaire » et, en même temps, de permettre aux membres de l’Église de reconnaître leurs fautes, leurs erreurs, les abus qu’ils ont commis dans le présent et dans le passé, de sorte que, s’étant convertis, le mal ne puisse se manifester de nouveau dans leur vie.
Le pape demande aussi que la prière du chapelet, pendant tout le mois d’octobre, s’achève par la prière à saint Michel écrite par le pape Léon XIII : « Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat et soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en supplions ; et vous, Prince de la Milice Céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Amen. »
Aux États-Unis, plusieurs évêques invitent les fidèles à réciter la prière à saint Michel à la fin de chaque messe afin de demander pardon pour les cas d’abus sexuels commis par des prêtres et le camouflage de ces cas par des évêques dans le but de sauvegarder l’image de l’Église. Dans plusieurs diocèses, ce sont les fidèles eux-mêmes qui ont encouragé les évêques à adopter cette pratique. Les évêques de l’Ontario se sont montrés favorables à l’adoption de cette pratique dans leurs diocèses respectifs. À la suite de quoi, j’invite les pasteurs des diocèses d’Ottawa et de Cornwall à introduire cette pratique dans leurs paroisses respectives à partir du 2 décembre, le premier dimanche de l’Avent.
Certains liturgistes s’inquiètent de ce que la récitation de cette prière ne vienne obscurcir la ligne qui existe entre ce qui appartient au propre de la célébration de la messe et les dévotions particulières. Cela ne risque pas d’arriver, puisque cette prière sera récitée après la messe, après l’Envoi et avant, ou après, le chant de sortie.
Le combat que mène l’Église actuellement comprend des éléments temporels et spirituels.
Dans un article précédent, j’ai parlé des démarches que nous sommes à mettre en place dans notre diocèse afin de créer un milieu sécuritaire dans nos paroisses. Mais nous devons également faire appel à des forces spirituelles dans ce combat contre les forces du mal. J’espère que mon appel lancé à toutes les paroisses pour qu’elles fassent front commun contre les forces du mal en récitant cette prière d’intercession à l’archange Michel, sera bien reçu et mis en pratique et contribuera à faire advenir guérison, renouveau et protection envers les personnes les plus vulnérables.